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Deux préoccupations qui semblent contradictoires apparaissent dans l’œuvre de Bénédicte Watine : laisser libre cours au geste et préserver la fonction expressive de l’image. Le paradoxe se résoud dans un équilibre subtil entre sensualité et raison. Au début de toute œuvre se trouvent des corps (en dialogue, en combat, en joute amoureuse, au repos). Puis les matériaux investissent l’espace, masquant, mordant, effaçant les parties du « sujet ». Si bien, qu’enfin la peinture, dans des prestiges de lumière, de transparence, d’harmonies colorées, apparaisse comme le véritable sujet de l’œuvre. Pour arriver à ses fins, B. Watine utilise toutes les techniques (monotype, collage, pochoir, etc…) et tous les matériaux (papier, carton, encre d’imprimerie, peinture à l’huile, à l’acrylique etc…).

Gerard Meyer †
























Regard sur les œuvres de Bénédicte Watine

Sur les toiles de B. Watine, les visages et les choses apparaissent dans les brumes incertaines de l’insaisissable et pourtant, ils sont là, désignés à notre regard. C’est la monde de l’invocation, chacun y choisira d’y trouver ce qu’il est et ce à quoi il rêve…On y pénètre pas à pas. Prudemment, et non en conquérant, dépouillé des certitudes qui nous accablent, heureux d’entrer dans le monde des possibles, de l’indéfini et de pouvoir – enfin- y errer sans frontières.

Une fois l’œuvre terminée, elle respire et elle vit, détachée de la matrice-mère. Mais il court encore sur la surface ces petites veines porteuses du même sang et des mêmes cellules.
Et, plus tard, exposée aux murs qui la supportent, elle est enfin elle-même, émancipée de toute attache qui la tiendrait encore captive. Elle s’offre, grande ouverte, à votre regard, avide d’attirer un instant d’attention…avide d’être pour un temps présente dans notre cœur battant.
Elle est ainsi transformée par notre passage dans ses territoires. A la foi elle et nous l’approprions, nourris par son apparition, comme donnée par la main qui l’avait mise au monde